Prédictions sur la hausse de l’or : analyse et perspectives pour investir en bourse

30 %. C’est le bond qu’a réalisé le cours de l’or entre 2019 et 2023, alors même que les taux directeurs mondiaux reprenaient leur ascension. Là où certains prévoyaient une chute du métal jaune, bousculé par la vigueur retrouvée du dollar et le retour en force des marchés après la pandémie, la réalité a déjoué les scénarios : la demande institutionnelle n’a pas flanché.

En mai 2024, la Banque populaire de Chine n’a pas interrompu sa frénésie d’achats, consolidant ses réserves d’or pour le dix-huitième mois d’affilée. Sur la même période, des banques centrales occidentales continuent elles aussi d’accumuler le précieux métal. Une dynamique qui tranche singulièrement avec les cycles de désengagement observés lors des périodes d’expansion économique. Le signal est clair : le jeu a changé.

Pourquoi l’or fascine toujours les investisseurs en période d’incertitude

À chaque soubresaut boursier, l’or entre de nouveau en scène. Guerre en Ukraine, tensions en Asie, inflation tenace : à chaque événement qui fait trembler les marchés, la recherche de valeur refuge reprend de plus belle. Investisseurs institutionnels ou particuliers, tous se tournent vers le métal jaune, valeur réflexe quand le dollar américain faiblit et que les capitaux se cherchent un abri.

Ce qui motive en premier lieu, c’est la diversification. L’or échappe en grande partie à la logique des actions et obligations, ses variations n’épousent pas celles des grands indices. C’est un véritable amortisseur en cas de tempête sur les places boursières. Quand l’inquiétude monte, les ETF liés à l’or captent de nouveaux investissements. Les banques centrales, elles, intensifient leurs achats, ce qui pousse naturellement les prix à la hausse. L’Asie et le Moyen-Orient amplifient ce mouvement, signe du désaveu progressif envers les grandes monnaies traditionnelles.

En 2024, alors que la hausse des prix du quotidien ne lâche pas prise, l’or demeure un rempart solide. Lorsque les taux réels ne couvrent même plus l’inflation, il préserve le pouvoir d’achat. Secousses économiques, tensions géopolitiques, réorientation des stratégies d’investissement : tout conspire à ancrer le métal précieux sur une tendance robuste, guidée plus que jamais par les choix des plus grandes institutions financières mondiales.

2025-2026 : quelles prévisions pour le cours de l’or selon les experts ?

Tour d’horizon des estimations, et le message est unanime. Les analystes parient sur la poursuite de la hausse. Pour 2025, certains établissements table sur une once autour de 2 500 dollars, misant sur une demande institutionnelle qui tient la distance et un climat économique imprévisible. D’autres vont plus loin, envisageant la barre des 2 600 dollars pour 2026, toujours dopés par une géopolitique instable et des politiques monétaires favorables.

Selon plusieurs experts, la rareté grandissante de l’or, la faiblesse persistante du dollar et la volonté des marchés émergents de diversifier leurs réserves pourraient mener le métal jaune à dépasser plusieurs fois les 2 400 dollars sur la période.

Zoom sur les prévisions des grandes maisons financières :

  • UBS évoque une fourchette de 2 300 à 2 500 dollars, anticipant une volatilité marquée et des pics si l’incertitude s’installe.
  • Morgan Stanley mise prudemment sur 2 350 dollars, tout en reconnaissant la possibilité de sprints haussiers si la géopolitique ou la politique des banques centrales devaient évoluer brutalement.

La tendance reste claire : fondements solides, acharnement des acheteurs institutionnels et appétit des banques centrales dessinent un marché où franchir le seuil des 2 500 dollars devient un scénario de plus en plus crédible.

Les forces qui pourraient bouleverser le prix de l’or dans les deux prochaines années

Trois grands leviers sont à surveiller de près. D’abord, la politique monétaire. Les prochaines annonces de la Fed ou de la BCE auront un effet direct : tout relâchement sur les taux directeurs doperait mécaniquement l’or au détriment du billet vert. Nombre d’observateurs tablent déjà sur un assouplissement des politiques monétaires dès 2024. Le marché réagit à la moindre rumeur sur ce point.

Ensuite, il y a la géopolitique. Guerre en Europe, tensions croissantes dans plusieurs zones du globe, et échéances électorales majeures : chaque vague d’incertitude ranime la fonction de refuge de l’or.

Autre facteur clé : la production d’or. Les réserves en voie d’épuisement et la faiblesse des découvertes pèsent sur la capacité d’offrir davantage de métal, tandis que la demande institutionnelle ne faiblit pas dans les économies émergentes et chez les banques centrales.

Deux autres éléments viennent alimenter ces tensions :

  • L’inflation qui dure : un indice des prix qui surprend à la hausse pousse encore davantage les investisseurs vers l’or.
  • La spéculation accrue sur les marchés à terme : les paris sur les mouvements futurs intensifient la volatilité du marché.

Cet ensemble de pressions rend le prix de l’or plus imprévisible que jamais. Chaque nouvelle sur le plan monétaire, politique ou industriel est susceptible de rebattre les cartes en un instant.

Jeune femme examinant une pièce d

Investir dans l’or aujourd’hui : stratégies gagnantes à la lumière des tendances passées

Investir dans l’or, ce n’est plus seulement empiler des lingots dans un coffre. Les approches se sont diversifiées. Les investisseurs aguerris se tournent de plus en plus vers les ETF, qui offrent performance et liquidité, sans gestion physique. Ces produits ont été pris d’assaut lors des pics d’incertitude ou de retour de l’inflation.

Sur le temps long, l’or a démontré qu’il pouvait faire mieux que les grands indices actions, même le S&P 500, notamment en périodes de panique boursière ou de crise du marché obligataire. Sa corrélation négative avec le dollar américain n’est plus à prouver : à chaque repli du billet vert, l’or repart à la hausse. Il ne rivalise pas toujours avec la dynamique euphorique des marchés actions (le Nasdaq ou le CAC 40 en témoignent), mais reste une solution rassurante si un krach survient.

Certains investisseurs misent sur les mastodontes du secteur, à l’image de Newmont, Barrick Gold ou Kinross Gold. Ces titres, certes plus volatils, offrent un effet de levier alléchant lorsque l’or monte et que les coûts restent sous contrôle. D’autres choisissent l’assurance vie en unités de compte adossées à la valeur de l’or, ou bien encore les produits dérivés pour tirer profit des variations rapides de prix.

Pour ceux qui souhaitent identifier leurs options, quelques pistes à retenir :

  • Diversification : l’or comme frein à la baisse en complément des marchés actions et obligations.
  • ETF : accès direct à la dynamique du métal avec la liquidité attendue.
  • Actions minières : possibilité de multiplier les gains quand l’or bondit, moyennant une prise de risque supplémentaire.

La voie la plus judicieuse consiste à panacher ses choix : une part d’or physique, quelques titres de sociétés minières et des outils financiers pour ajuster sa position selon les cycles. Ce mix permet de profiter au mieux des atouts du métal, tout en gardant un pied hors des zones de turbulence extrême.

L’or n’a pas fini de fasciner. Aussi longtemps que la prévisibilité fuira les marchés et que l’incertitude régnera, il tiendra le haut du pavé, parfois là où on ne l’attend pas.

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