Banques : quels sont les problèmes rencontrés ?

En 2023, la Banque centrale européenne a signalé une hausse des créances douteuses dans plusieurs établissements majeurs, malgré une croissance modérée du secteur. Certains organismes appliquent encore des frais cachés sur des opérations courantes, alors que la réglementation européenne vise à renforcer la transparence. Les délais de traitement pour l’ouverture de comptes ou l’accès aux crédits restent inégaux selon les régions et les profils de clientèle.Des milliers de personnes demeurent sans accès aux services bancaires de base, en dépit du droit au compte instauré depuis plus de dix ans. Les outils numériques, pourtant conçus pour faciliter les démarches, constituent parfois un obstacle supplémentaire.

Panorama des principaux problèmes rencontrés par les banques aujourd’hui

La DGCCRF multiplie les contrôles auprès des établissements bancaires, fintechs et intermédiaires. Son objectif : examiner à la loupe les pratiques, notamment sur les frais bancaires et la conformité aux règles européennes. Malgré la surveillance, certaines dérives persistent. Quelques établissements dépassent encore les plafonds autorisés ou pratiquent la discrimination à l’IBAN alors que l’Union européenne l’interdit clairement. Les avertissements, injonctions et procès-verbaux rythment désormais le quotidien du secteur financier.

L’évolution des usages accélère le mouvement. L’essor des paiements fractionnés et des mini-crédits bouscule tous les acteurs : établissements de crédit spécialisés, fintechs, commerçants… Les offres nouvelles se multiplient, mais trop souvent, l’information destinée aux usagers est incomplète. Documents peu clairs, communication ambiguë, conditions difficiles à comprendre… La DGCCRF relève un nombre inquiétant d’irrégularités, surtout sur le regroupement de crédits.

Pour mieux cerner les failles actuelles, voici les points où les difficultés sont les plus manifestes :

  • Frais bancaires non conformes
  • Discrimination à l’IBAN persistante
  • Manque de transparence sur les nouveaux services (paiement en plusieurs fois, mini-crédit)
  • Intensification des contrôles de la DGCCRF dans tout le secteur

Le secteur bancaire français doit ainsi gérer ces fragilités imposées par le cadre réglementaire. Les clients, eux, peinent à s’y retrouver dans les tarifications ou à comprendre la gestion des incidents. Les banques en ligne subissent également cette exigence accrue et doivent se plier aux mêmes règles que les acteurs plus traditionnels.

Quels impacts pour les clients et le fonctionnement du système financier ?

Concrètement, ce sont les clients qui paient les pots cassés. Les seuils réglementaires de frais sont dépassés chez certains, fragilisant des foyers déjà exposés. La discrimination à l’IBAN vient mettre des bâtons dans les roues à ceux qui souhaitent changer de banque, en particulier en ligne ou chez les néobanques. Obtenir un crédit immobilier devient un parcours semé d’obstacles pour les primo-accédants et les investisseurs locatifs : obstacles financiers, délais rallongés, conditions durcies. De plus en plus, les PME se tournent vers les fintechs pour accélérer leurs démarches, au risque parfois de tomber sur des produits mal encadrés.

Dans son ensemble, la confiance dans le système financier vacille. Les anomalies relevées sur les paiements fractionnés ou le regroupement de crédits provoquent de la méfiance. Les consommateurs hésitent de moins en moins à signaler leurs expériences et à faire valoir leurs droits auprès des autorités. Résultat : la vigilance est montée d’un cran et la surveillance ne faiblit pas.

Cette pression transforme en profondeur le paysage du secteur. L’exigence de conformité devient la règle et la concurrence se joue désormais aussi sur la capacité à rassurer. Les banques françaises doivent revoir leur fonctionnement. Les innovations portées par la Banque centrale européenne, comme le système Target 2 qui accélère les virements SEPA, poussent à moderniser les process et à rattraper le retard pris par certains réseaux traditionnels. Face aux conflits qui persistent, la médiation bancaire, avec l’appui de la Fédération bancaire française, vise à apaiser les tensions. Mais les attentes montent toujours plus haut.

Sur le terrain, plusieurs conséquences prennent corps :

  • Augmentation des réclamations concernant les frais et la mobilité bancaire
  • Plus de difficultés d’accès au crédit, pour les particuliers et les petites entreprises
  • Renforcement des contraintes réglementaires et des exigences technologiques

L’exclusion bancaire : une réalité préoccupante en France

La fracture bancaire s’enracine en France. Les ménages fragiles supportent parfois des frais bancaires supérieurs aux plafonds légaux. Ce constat pousse certains à renoncer aux services financiers, à peiner à ouvrir un compte ou à rester privés de carte bancaire. La discrimination à l’IBAN, malgré l’interdiction venant de Bruxelles, freine encore l’arrivée de nouveaux acteurs, notamment dans l’univers des banques en ligne.

Demander un crédit immobilier tient de l’épreuve pour les primo-accédants et les candidats à l’investissement locatif. Les critères d’accès se durcissent, les règles d’endettement sont strictes, les demandes de garanties plus nombreuses. Sous la surveillance rapprochée des autorités, les banques multiplient contrôles et délais, laissant bon nombre de candidats au crédit sur le côté.

La DGCCRF poursuit ses interventions, multiplie avertissements et injonctions, mais la situation d’exclusion bancaire ne recule pas. Pour ceux qui sont touchés, c’est tout le quotidien qui devient plus difficile : isolement, solutions alternatives parfois risquées, gestion budgétaire compliquée.

Impossible d’ignorer les signes de cette exclusion, visibles à travers :

  • Un accès restreint à des services bancaires simples
  • Des difficultés persistantes d’accès au crédit
  • Une multiplication des signalements liés à l’IBAN ou aux frais

Jeune femme regardant son smartphone devant une banque fermée

Quelles solutions pour limiter les difficultés et renforcer l’inclusion bancaire ?

Des leviers existent pour atténuer ces fractures, même s’ils sont encore souvent sous-exploités ou ignorés du grand public. La médiation bancaire, instaurée par la loi MURCEF, permet à tout client de se tourner vers un médiateur indépendant en cas de désaccord avec sa banque. La Fédération bancaire française (FBF) encadre ce dispositif, confié à Paul Loridant, ancien dirigeant de la Banque de France. Cette démarche a déjà permis de résoudre de nombreux litiges, notamment sur les frais bancaires ou l’accès aux services courants.

L’autre grande avancée concerne la délégation d’assurance emprunteur. Depuis la loi Hamon, il est possible de choisir un assureur tiers en contractant un crédit immobilier. Plus de concurrence, donc baisse potentielle des coûts. Reste que certaines banques tentent de freiner ce choix en complexifiant les démarches, dans l’espoir de garder leur clientèle captive.

La DGCCRF continue son travail de fond. Les établissements qui appliquent la discrimination à l’IBAN ou dépassent les plafonds de frais s’exposent à avertissements, injonctions et procès-verbaux. Les consommateurs, désormais sensibilisés à leurs droits, n’hésitent plus à se manifester à la moindre anomalie.

Un autre tournant décisif : la montée en puissance des outils numériques intégrés par les néobanques. Les services dématérialisés simplifient l’entrée en banque, offrent des solutions immédiatement opérationnelles, et imposent aux banques classiques une remise en question profonde. Ce vent de renouveau nourrit la concurrence et replace l’usager au centre du jeu, loin des schémas figés du passé.

La promesse d’une banque accessible à tous ne se résume plus à un concept. Le changement s’infuse doucement dans les pratiques, et rend un horizon plus ouvert pour les millions de clients qui attendent mieux, plus transparent, et plus équitable.

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