Fiscalité des actions : comprendre l’imposition des investissements en bourse

Le prélèvement forfaitaire unique s’applique automatiquement aux gains boursiers, sauf option expresse pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les moins-values peuvent être imputées sur les plus-values pendant dix ans, mais uniquement si la déclaration fiscale respecte des conditions strictes. Les dividendes perçus sur un compte-titres ordinaire n’ouvrent pas droit à l’abattement de 40 % sans choix spécifique.

De nouveaux barèmes et seuils d’exonération sont attendus pour 2025, alors que les règles d’éligibilité du plan d’épargne en actions continuent d’exclure certains titres non cotés. Les dispositifs d’optimisation fiscale restent soumis à des critères précis et à des plafonds réglementaires.

Fiscalité des actions : ce qu’il faut savoir avant d’investir en Bourse

Avant de placer un euro en bourse, il vaut mieux savoir où l’on met les pieds. Une action représente une fraction du capital d’une société. Détenir des actions, c’est pouvoir peser sur les décisions lors des assemblées et prétendre à une part des bénéfices via les dividendes. On les obtient lors de leur émission sur le marché primaire, puis elles circulent sur le marché secondaire. L’investissement en actions génère deux types de revenus :

Voici les deux principales sources de revenus issus des actions :

  • les dividendes, versés par l’entreprise,
  • et les plus-values, réalisées quand la revente des titres se fait à un prix supérieur à celui de l’achat.

Côté impôts, le régime français ne laisse rien au hasard :

Les principales règles à connaître sont les suivantes :

  • Par défaut, les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux).
  • Il reste possible d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu si la situation du foyer le permet.
  • La durée de détention des titres entre parfois en jeu, surtout pour les actions achetées avant 2018 ou certains titres de PME : dans ces cas, un abattement de 50 % s’applique entre deux et huit ans de détention, puis 65 % au-delà.

En cas de revente à perte, les moins-values peuvent venir compenser d’autres plus-values de la même nature la même année, ou être reportées sur dix ans. Cette possibilité dépend d’une déclaration conforme et d’un strict respect du type de gains concernés. Les dividendes suivent, eux aussi, le régime du PFU, sauf si le barème progressif est explicitement choisi : alors, l’abattement de 40 % s’applique.

Quelques notions clés pour s’y retrouver :

  • Action : part du capital de l’entreprise, associée à un droit de vote et au versement éventuel de dividendes.
  • Dividende : revenu distribué par la société, soumis au PFU ou au barème progressif selon l’option retenue.
  • Plus-value : différence positive entre le prix de vente et celui d’acquisition, avec une fiscalité qui dépend du support et de la durée de détention.
  • Moins-value : perte sur la revente, déductible des plus-values de même nature pendant dix ans.

Le traitement fiscal dépend aussi du support choisi :

Voici les grandes enveloppes d’investissement :

  • compte-titres ordinaire
  • PEA
  • PEE
  • compte-titres PME-ETI

Quels impôts sur les plus-values et dividendes en 2025 ?

Le régime fiscal des plus-values et dividendes issus d’actions reste centré sur le prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou flat tax, fixé à 30 %. Ce taux combine 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux, et il s’applique d’office à tous les gains, qu’ils proviennent de la vente de titres ou de revenus distribués par l’entreprise.

Certains épargnants peuvent préférer le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Ce choix peut s’avérer judicieux si le foyer bénéficie d’abattements pour durée de détention (toujours applicables pour les titres acquis avant 2018 ou pour certaines PME). Entre deux et huit ans de détention, l’abattement atteint 50 %. Au-delà, il grimpe à 65 %. Dans tous les cas, les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus, quel que soit le régime choisi.

Pour se repérer, voici un rappel des règles principales :

  • Les plus-values sont taxées lors de la vente d’actions avec un gain par rapport au prix d’achat. Les moins-values peuvent s’imputer sur les gains similaires pendant dix ans.
  • Les dividendes subissent le même PFU de 30 %. L’abattement de 40 % ne s’applique que si le barème progressif est expressément retenu.
  • Les titres de SIIC bénéficient d’un régime à part : transparence fiscale, distributions élevées, mais application de la fiscalité classique des dividendes pour l’actionnaire.

Au final, la fiscalité des actions en France reste structurée et, parfois, complexe dans ses détails. L’imposition dépend du choix entre PFU et barème, de la durée de détention, mais aussi du type de support (compte-titres, PEA, SIIC). Chacun de ces paramètres peut modifier sensiblement la facture fiscale.

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PEA, compte-titres, CIF : conseils pratiques pour alléger la note fiscale

Choisir entre le Plan d’Épargne en Actions (PEA) et le compte-titres ordinaire façonne la stratégie de tout investisseur soucieux de limiter la pression fiscale sur ses gains boursiers. Le PEA, souvent sous-estimé, permet d’échapper à l’impôt sur le revenu sur les plus-values et dividendes à condition d’attendre cinq ans avant tout retrait. Les prélèvements sociaux, eux, restent dus à hauteur de 17,2 %. Un retrait avant cinq ans ferme le plan et entraîne l’imposition immédiate des gains au PFU, sauf rares exceptions.

Concernant le PEA, le plafond de versement est fixé à 150 000 euros (ou 300 000 pour un couple). Une fois cette limite atteinte, il ne reste que le compte-titres ordinaire, qui n’offre aucune faveur fiscale particulière : chaque dividende et plus-value est imposé à la flat tax ou au barème, selon l’option choisie. Seule marge de manœuvre : bien gérer ses moins-values pour compenser d’éventuels gains futurs, sur une période de dix ans.

Certains investisseurs regardent aussi du côté du PEE ou du compte-titres PME-ETI. Ces supports ouvrent droit à des exonérations ou abattements sous conditions précises. Pour les titres de SIIC, le PEA n’est plus accessible (hors titres acquis avant 2012), mais le compte-titres classique reste l’unique solution.

Pour ouvrir le champ des possibles sans alourdir la facture fiscale, il existe des alternatives :

  • Les ETF, FCP et SICAV éligibles au PEA donnent accès à une large gamme d’actions européennes, tout en profitant du cadre fiscal du plan.
  • La diversification via ces supports collectifs permet de mutualiser les risques, sans perdre les avantages fiscaux du PEA.

En définitive, la manière d’organiser son portefeuille, la durée de détention, et surtout le choix de l’enveloppe fiscale sont les vrais leviers pour alléger la fiscalité de ses placements en actions. À chacun de trouver la combinaison qui lui permettra de faire fructifier ses investissements sans grever inutilement le rendement après impôts.

Face à la fiscalité boursière, l’arbitre n’est pas le hasard. Ceux qui prennent le temps de choisir leur support et de penser à long terme gardent la main sur la partie. Le terrain reste technique, mais le jeu, lui, en vaut la chandelle.

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