Monnaie la plus sûre actuellement : quelle devise domine ?

60 %. Ce chiffre, brut, illustre la mainmise du dollar américain sur les réserves de change mondiales. Bien au-dessus de l’euro, du yen ou du franc suisse. Pourtant, réduire la sécurité d’une monnaie à sa part de marché serait une erreur de débutant. La solidité d’une devise se joue ailleurs, loin des podiums et des classements figés.

Les secousses économiques, les choix politiques inattendus, ou encore des déséquilibres profonds peuvent rebattre les cartes en un éclair. À l’ombre des projecteurs, certaines monnaies tiennent bon là où d’autres vacillent, surprenant même les investisseurs les plus aguerris habitués à miser sur les mastodontes.

Pourquoi certaines monnaies sont considérées comme plus sûres que d’autres ?

La monnaie la plus sûre actuellement ne se reconnaît pas à la couleur de ses billets ni à la notoriété de son sigle. Son socle, c’est d’abord la santé économique du pays, la fiabilité de sa banque centrale et la robustesse des institutions nationales.

Regardez le dollar américain (USD) : sa force ne tient pas qu’au drapeau qui l’accompagne. Ce sont la profondeur du marché obligataire des États-Unis, la puissance de leur économie et la confiance presque instinctive envers la Réserve fédérale qui l’imposent comme valeur refuge lorsque le climat financier se dégrade.

Le franc suisse (CHF) fait figure de rempart. La Suisse, c’est la stabilité politique, la transparence de la Banque nationale suisse et une gestion monétaire d’une prudence exemplaire. Excédents courants réguliers, dette publique sous contrôle, gestion fine des risques de perte en capital : autant d’atouts qui rassurent.

L’euro et la livre sterling (GBP) gardent une place de choix dans les portefeuilles, mais la zone euro paie sa diversité politique et la livre subit encore les répliques du Brexit.

Trois axes structurent donc la hiérarchie sur le marché des devises :

  • la solidité économique du pays émetteur
  • la cohérence de la politique monétaire
  • la confiance générée par les institutions

Ces critères expliquent pourquoi certaines devises inspirent la stabilité, tandis que d’autres laissent planer le doute.

Tour d’horizon des devises les plus fortes et les mieux cotées en 2024

En 2024, le paysage des devises les plus fortes ne se limite pas à l’éternel trio dollar, euro, franc suisse. Certaines monnaies affichent une valeur nominale élevée qui surprend, même si leur influence économique reste modeste. Le dinar koweïtien domine le classement mondial. Son niveau s’explique par une politique de change stricte et une manne pétrolière inépuisable. Le dinar bahreïni, le rial omanais et le dinar jordanien ne sont pas en reste, portés par des changes fixes et une circulation réduite hors de leurs frontières.

À l’échelle internationale, les équilibres sont différents. Le dollar américain (USD) reste la référence pour la quasi-totalité des grandes transactions et du trading mondial. L’euro conserve une place centrale, suivi par la livre sterling qui résiste malgré les turbulences. Le franc suisse (CHF) continue d’incarner la sécurité, séduisant autant les gérants de fonds que les banques centrales.

Il faut aussi compter sur les devises de pays développés hors zone euro : dollar canadien, dollar australien, dollar néo-zélandais (NZD). Leur stabilité repose sur des économies diversifiées et une gestion monétaire sans excès. À l’opposé, le dollar des îles Caïmans impressionne par son taux de change mais reste confiné à la sphère financière offshore.

Voici les principales monnaies qui se distinguent par leur force et leur réputation en 2024 :

  • Monnaies les plus fortes du monde (2024) : dinar koweïtien, dinar bahreïni, rial omanais, dinar jordanien, dollar des îles Caïmans, franc suisse, euro, dollar américain, livre sterling, dollar canadien.

Quels facteurs expliquent la domination de ces monnaies sur la scène internationale ?

Aucune devise ne s’impose sans raison. Leur domination sur le marché des changes se construit sur plusieurs fondations. Le dollar américain (USD) doit sa première place à la taille de l’économie américaine, à la profondeur de ses marchés financiers et à la fiabilité que lui accordent banques centrales et investisseurs. La Réserve fédérale dicte le tempo : chaque décision sur les taux d’intérêt a des répercussions mondiales.

L’euro s’appuie sur la puissance de la zone euro et la gestion méthodique de la BCE. Indispensable dans les échanges commerciaux et les réserves de change, la monnaie unique s’invite dans toutes les stratégies internationales. La livre sterling (GBP) conserve son prestige, portée par la solidité des institutions britanniques et un secteur financier à la réputation bien établie.

Le franc suisse (CHF) rassure toujours autant. Sa stabilité découle d’une dette publique modérée, d’une banque nationale suisse exigeante et d’une neutralité politique. Maîtrise de l’inflation, gestion rigoureuse des taux d’intérêt et institutions solides : autant d’arguments qui séduisent les investisseurs soucieux de limiter le risque de perte en capital.

Quelques leviers déterminent le poids d’une monnaie au niveau mondial :

  • Taux d’intérêt, stabilité macroéconomique, politique monétaire crédible et confiance dans la banque centrale : voilà ce qui façonne la suprématie sur la scène internationale des devises.

Au fond, la domination monétaire se joue sur une alchimie subtile : puissance économique, crédibilité politique et gestion des crises. Un équilibre fragile, toujours susceptible de basculer à la moindre onde de choc. Qui sera la prochaine à s’imposer ou à chuter ? Le marché, lui, ne dort jamais.

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