PER retraite : conserver son Plan d’Épargne Retraite, une bonne idée ?

700 000. C’est le nombre de PER ouverts en France en 2023, et ce chiffre continue de grimper. Les épargnants ne se contentent plus de préparer leur retraite : ils questionnent, comparent, et veulent maîtriser chaque détail, y compris la suite du jeu une fois la ligne d’arrivée franchie.

Un Plan d’Épargne Retraite peut être maintenu après l’âge légal de départ, sans obligation de retrait immédiat des fonds. Les règles fiscales diffèrent selon le mode de sortie choisi : capital, rente ou combinaison des deux. Certaines options permettent d’optimiser la transmission du patrimoine en cas de décès.

Des frais de gestion continuent de s’appliquer tant que le plan n’est pas liquidé. En cas de transfert ou de déblocage anticipé, des pénalités ou des restrictions peuvent s’appliquer. Les modalités dépendent du contrat souscrit et de la situation personnelle du titulaire.

Conserver son PER à la retraite : un choix qui mérite réflexion

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) ne se réduit pas à une simple cagnotte à vider à la minute où la vie active s’achève. Depuis la loi PACTE de 2019, le PER, quelle que soit sa forme,individuel (PERin), collectif (PERcol) ou obligatoire (PERob / PERCat),peut tout à fait rester ouvert après le départ à la retraite. Ce changement rompt avec les anciens schémas des PERP ou contrats Madelin, bien moins souples.

Même une fois à la retraite, il reste possible d’alimenter son PER ou d’en ouvrir un nouveau. Ce levier permet de moduler finement sa fiscalité, soigner la transmission ou profiter des multiples possibilités d’investissement offertes. Le PER s’organise par compartiments, ce qui aide à gérer ses versements selon leur origine, et autorise une sortie en capital, en rente, ou une solution mixte adaptée à ses envies ou besoins.

Cette souplesse donne accès à plusieurs options concrètes :

  • Gestion pilotée ou libre : la gestion pilotée confie la conduite des investissements à un professionnel. À l’inverse, la gestion libre permet de choisir soi-même les supports, du fonds en euros sécurisé aux unités de compte plus dynamiques (ETF, SCPI, SCI…).
  • Transmission patrimoniale : tant que le plan reste ouvert, il peut bénéficier d’une fiscalité allégée pour les bénéficiaires désignés, sous conditions d’âge et de respect des critères de versement.

Mais il ne faut jamais perdre de vue les frais. Gestion, entrée, arbitrage,tout reste dû aussi longtemps que le plan existe. Avant de décider, il convient d’évaluer sa tranche d’imposition, la composition de son patrimoine, ses besoins à venir et surtout le niveau de risque acceptable. Garder un PER peut alors devenir un vrai outil de gestion, bien plus qu’une réserve d’épargne en sommeil.

Quels avantages et inconvénients à garder son Plan d’épargne retraite après la fin de sa carrière ?

Des atouts pour optimiser la gestion patrimoniale

Maintenir un Plan d’Épargne Retraite après la vie professionnelle permet d’activer plusieurs leviers d’optimisation. La gestion pilotée rassure ceux qui préfèrent déléguer. Les profil plus autonomes privilégient la gestion libre pour décider eux-mêmes entre fonds en euros et unités de compte (ETF, SCPI, SCI…). Un PER individuel donne ainsi accès à une enveloppe fiscale avantageuse et à une palette de supports d’investissement parfois plus large que sur une assurance vie classique.

Retenons notamment :

  • Transmission patrimoniale : un PER resté ouvert au décès du titulaire offre souvent un cadre fiscal avantageux aux bénéficiaires, selon l’âge du titulaire et la date des versements.
  • Décalage de la fiscalité : repousser la sortie offre l’opportunité de profiter, dans certains cas, d’une tranche d’imposition plus basse, si la situation fiscale évolue.

Des contraintes à ne pas négliger

Mais tout n’est pas idéal. Les frais de gestion, d’arbitrage, voire de souscription à une rente, finissent par restreindre la performance dans la durée. Les unités de compte s’accompagnent toujours d’un risque de perte, parfois difficile à accepter. Pour les personnes non-imposables ou celles qui voient leur tranche fiscale augmenter à la retraite, l’avantage procuré par la déductibilité des versements s’efface ou n’existe plus. Le cadre du PER reste également plus strict que celui de l’assurance vie : impossible d’effectuer des retraits partiels quand on le souhaite. Le choix en sortie se limite alors au capital, à la rente, ou à une combinaison des deux.

Avant d’opter pour le maintien d’un PER retraite, mieux vaut donc faire l’inventaire de sa situation patrimoniale, de ses ambitions successorales et du niveau de risque acceptable, sans oublier de surveiller la fiscalité liée à la sortie et le coût global du placement.

Fiscalité du PER à la retraite : ce qu’il faut vraiment savoir

En matière fiscale, le PER fonctionne selon des règles strictes. Tout dépend du mode de sortie choisi : en capital, en rente viagère ou les deux. Pas d’ambiguïté : il y aura fiscalité, et l’enjeu est de l’anticiper et de la limiter.

Sortie en capital : attention au retour de bâton fiscal

Les versements volontaires déduits lors de l’alimentation du PER viennent s’ajouter au revenu imposable l’année du retrait. Ils passent alors par le barème progressif de l’impôt, selon la tranche marginale d’imposition (TMI) du retraité au moment de la liquidation. Les plus-values engrangées sont, elles, soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Dans le cas où les versements n’ont pas été déduits, seules les plus-values sont taxées.

Voici les principales situations à connaître :

  • Si les versements ont été déduits : imposition au barème + PFU sur les gains.
  • Si les versements n’ont pas été déduits : seule la plus-value est soumise au PFU.

Sortie en rente viagère : abattement et prélèvements sociaux

La rente viagère issue d’un PER s’accompagne d’un abattement de 10 % pour l’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux visent la part de rente correspondant aux gains. Le pourcentage imposé dépend de l’âge auquel la rente est activée.

Le mode de sortie doit donc être choisi en pleine connaissance de la composition du PER et de la situation fiscale personnelle. Mal anticiper ce point peut transformer un placement performant en source de désagrément fiscal, si la tranche d’imposition s’avère finalement plus élevée qu’espéré.

Femme senior utilisant un ordinateur dans son bureau

Déblocage, transfert ou maintien : quelles solutions selon votre situation ?

Débloquer son PER : des cas bien encadrés

La sortie d’un Plan d’Épargne Retraite intervient logiquement au moment de partir à la retraite. Mais certaines situations exceptionnelles ouvrent droit à une sortie anticipée : achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, surendettement, fin de droits au chômage ou encore liquidation judiciaire pour les travailleurs indépendants. À chaque situation correspond une fiscalité précise et des justificatifs obligatoires à fournir à votre banque ou assureur.

Transférer son PER : mobilité et arbitrage

Transférer son PER peut s’avérer utile quand les frais pèsent trop lourd ou que la gamme de supports d’investissement ne répond plus aux attentes. Les anciens PERP, contrats Madelin ou dispositifs retraite peuvent faire l’objet d’un transfert vers un PER individuel ou collectif, sans perdre l’antériorité fiscale. La législation encadre cette mobilité, et certains gestionnaires prennent à leur charge une partie ou la totalité des frais de transfert.

Maintenir son PER : cap sur la transmission et la gestion

Maintenir son plan d’épargne retraite après le départ en retraite, c’est garder la main sur sa stratégie patrimoniale : possibilité de poursuivre les versements, de revoir la clause bénéficiaire, et de moduler l’allocation entre fonds sécurisés et plus dynamiques. Cette démarche prend tout son sens pour préparer la transmission, protéger un proche, optimiser les droits en cas de décès ou simplement continuer à diversifier son patrimoine dans un cadre fiscal intéressant.

Au bout du compte, garder son PER après la retraite, c’est manier souplesse, coûts et fiscalité pour transformer un produit d’épargne en atout patrimonial. Ceux qui savent décoder les subtilités du contrat et anticiper les conséquences fiscales y verront une vraie valeur. Pour les autres, le PER risque bien de rester dans l’ombre alors qu’il a toutes les armes pour s’imposer au grand jour.

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